Est-il déjà possible de vivre de manière neutre sur le plan climatique aujourd’hui ?

Publié le : 18 mars 202114 mins de lecture

Les Allemands émettent 11 tonnes de CO² par habitant et par an. C’est 80 à 90 % de trop si nous voulons atteindre les objectifs mondiaux de protection du climat. Mais est-il même possible de vivre de manière neutre sur le plan climatique ? À Berlin, 100 ménages commencent maintenant l’auto-expérience.

L’empreinte CO² en application

Pourquoi est-il si difficile pour nous de vivre une vie avec de faibles émissions de carbone ? La neutralité climatique à l’épreuve de la pratique Les citoyens normaux comme sauveurs du climat ? Dans le cadre du projet « Vivre climatiquement neutre à Berlin », les ménages participants tentent de réduire leur empreinte de CO² dans tous les domaines de la vie d’environ 40 % en un an. Grâce à une application de « suivi du carbone » sur leur smartphone, ils peuvent toujours consulter leurs émissions et découvrir où et comment ils peuvent économiser davantage de CO². Les ménages sont soutenus par des entreprises et des organisations berlinoises qui proposent des produits et des services respectueux du climat. Pourquoi est-il si difficile pour nous de vivre une vie avec de faibles émissions de CO² ?

La neutralité climatique en pratique

Développé par l’Institut de recherche sur les impacts climatiques de Potsdam, le projet a été conçu pour découvrir où se situent les véritables défis d’un mode de vie conscient du climat. Dans « Vivre à Berlin sans impact sur le climat », le consommateur moyen essaie de réduire ses propres émissions de CO² dans sa vie réelle, uniquement grâce aux informations de l’application et à la possibilité d’utiliser les offres respectueuses du climat des entreprises partenaires.

Inversement, ils peuvent tester leurs modèles d’entreprise et vérifier comment des produits et services respectueux du climat peuvent être demandés et utilisés. L’objectif est de développer des plates-formes et des outils qui fournissent un retour d’information interactif à long terme, indépendant du lieu, sur les effets de la consommation et des décisions quotidiennes en matière de CO². C’est pourquoi, le projet s’est délibérément concentré sur la sélection d’un grand nombre de ménages ayant les modes de vie les plus divers possibles.

Vivre à Berlin sans impact sur le climat » est financé par le ministère fédéral allemand de l’environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sécurité nucléaire (BMUB) en tant que projet innovant de protection du climat dans le cadre de l’initiative nationale de protection du climat.

Des citoyens normaux comme sauveteurs du climat ?

Dans la vie quotidienne d’un citoyen moyen, il existe de nombreuses possibilités d’économiser les gaz à effet de serre. De petits changements dans le mode de vie peuvent faire une grande différence pour le climat de la Terre. Cependant, le manque d’information ou le simple fait d’être submergé par cette question complexe font que les consommateurs optent trop rarement pour des alternatives neutres sur le plan climatique. C’est pourquoi, le véritable laboratoire du KliB veut savoir si et comment les ménages testés peuvent prendre des décisions plus respectueuses du climat avec plus d’informations et le soutien de la politique et des entreprises. L’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique a développé l’application « Carbon Tracker ». Les ménages participants peuvent choisir des moyens individuels de réduire leurs émissions et vérifier leurs progrès personnels à tout moment.

La phase de test officielle débutera, de sorte que les premiers résultats du laboratoire réel puissent être attendus à l’automne. L’application suédoise « loi climatique » d’Uppsala a fourni le calculateur d’émissions pour le projet. Les utilisateurs peuvent y saisir les moyens de transport qu’ils utilisent, leur comportement d’achat de produits alimentaires et de biens de consommation et leur consommation d’énergie à la maison. L’application peut convertir ces données en CO² et faire des suggestions sur la manière d’économiser davantage d’émissions. Le même principe sera appliqué à l’application « Carbon Tracker » pour « Vivre à Berlin de manière neutre sur le plan climatique ». En outre, tous les apports des ménages seront évalués scientifiquement afin de comprendre comment les différents changements améliorent ou détériorent leur bilan de CO², quand et où. Ces conclusions sont élémentaires pour que la politique et l’économie ouvrent la voie à la neutralité climatique.

Quelles vis de fixation doivent être tournées, afin de permettre aux consommateurs de maintenir un mode de vie climatiquement neutre de la manière la plus simple et la plus compréhensible possible ?

L’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique et ses entreprises partenaires, ainsi que le département du Sénat de Berlin pour le développement urbain et l’environnement, sont à votre disposition pour répondre à vos questions. La planète ne doit pas se réchauffer de plus de 2 degrés Celsius, sinon les graves conséquences du changement climatique ne pourront plus être stoppées.

Changer ses habitudes de consommation pour économiser

Comment adopter les réflexes anti-gaspillages d’électricité ?

Le gaspillage au quotidien est, dans les maisons familiales, une lutte constante des propriétaires contre les gestes inconscients des hôtes. Une porte ouverte, une lumière allumée en plein soleil, une douche trop longue. Le tout est de trouver les bons gestes pour économiser l’énergie.

Conseils pour réduire sa consommation d’énergie

Certains gestes sont essentiels dans une grande maison. Bien connaître ces habitudes anti-gaspillages, permet de réduire considérablement la facture d’électricité et de gaz. Et en premier lieu, le bon réglage du thermostat, en particulier pendant la nuit. Il vous suffit de régler la température à 16°C pendant la nuit pendant la saison froide, et de l’éteindre pendant la saison chaude. Pendant la journée, vous pouvez le programmer à 19°C  dans les pièces à vivre ; ainsi cela vous permettra de minimiser la consommation et réduire les dépenses énergétiques. Voici quelques gestes à intégrer à ses bonnes habitudes.

  • éteindre ou mettre en veille les appareils pendant la nuit
  • débrancher le chargeur une fois le portable chargé
  • faire les machines aux heures creuses
  • couvrir les casseroles pour accélérer l’ébullition de l’eau
  • fermer les fenêtres lorsque le chauffage est en route
  • baisser le chauffage la nuit
  • dégivrer les frigos et congélos régulièrement
  • utiliser des ampoules led qui consomment peu d’énergie
  • faites marcher la fonction “eco” de machine à laver et lave-linges
  • ré-utiliser l’eau de pluie pour l’arrosage
  • installer des éclairages à minuterie

Selon le climat et vos habitudes de consommation, vous pourrez remarquer vous-même des ajustements à faire. Par exemple, certaines maisons sont très bien exposées, et le climat généreux permet de longs mois sans chauffage.

Pourquoi faire des économies d’énergie fait aussi économiser de l’argent ?

Commençons par le nerf de la guerre : le porte-monnaie. Si certains d’entre vous en doutent encore, sachez que faire des économies d’énergie est un excellent moyen de faire des économies financières ! C’est logique : consommer de l’énergie ça n’est pas gratuit, donc moins on en consomme, moins on dépense.

En France, selon le bilan énergétique publié par le Commissariat général au développement durable, l’énergie représente en moyenne 8.5 % du budget d’un ménage : ce n’est pas rien ! Chaque année, un Français dépenserait environ 2900 euros pour ses besoins énergétiques, environ la moitié pour l’énergie dépensée dans le logement et l’autre moitié dans les carburants pour le transport. Imaginez : réduire de seulement 10 % sa consommation d’énergie permettrait donc d’économiser pratiquement 300 euros par an.

D’autre part, la part de l’énergie dans le budget des ménages ne cesse d’augmenter : elle a grimpé de 2.5 %, et à priori cela devrait continuer. En effet, les prix de l’énergie sont en augmentation depuis plusieurs années : les réserves de pétrole étant en train de diminuer, la production coûte de plus en plus cher. Les coûts de production de l’électricité ont aussi tendance à croître : le prix de l’électricité avait augmenté de près de 2 % selon l’INSEE, par exemple, et les TRV viennent encore de repartir à la hausse avec plus de 5.9%.

Pour éviter de se retrouver avec des factures d’énergie en augmentation permanente, on a donc tout intérêt à se mettre à faire des économies d’énergie. D’autant plus que certains gestes permettent de faire des économies d’énergie gratuitement ! Baisser un peu le chauffage, bien éteindre les lumières, entretenir et nettoyer ses appareils de chauffage ou son réfrigérateur sont autant de gestes simples et gratuits qui permettent d’économiser l’énergie à long terme. Certains investissements vous permettront par ailleurs de faire des économies d’énergie plus importantes : vous pouvez par exemple faire des travaux d’isolation dans votre logement. Ils ont un coût initial important, mais c’est rentable à long terme.

Économiser l’énergie pour réduire son impact écologique

L’autre raison d’économiser l’énergie, évidemment, c’est l’écologie. Eh oui, produire toute l’énergie que nous consommons au quotidien a des impacts importants sur l’environnement. Les énergies fossiles par exemple (charbon, gaz, mais aussi le pétrole de nos voitures) sont ainsi responsables de 78 % des émissions de CO₂ de la planète, selon le GIEC. Concrètement, cela signifie qu’en produisant l’électricité, le gaz et le pétrole dont nous nous servons au quotidien, nous avons largement contribué au réchauffement climatique. Les énergies fossiles émettent aussi des particules fines dans l’atmosphère, ce qui affecte la santé des individus : 67 000 personnes décèderaient prématurément chaque année en France à cause des particules fines et de la pollution de l’air.

Même les énergies dites « décarbonées » comme le nucléaire peuvent avoir des conséquences importantes sur l’environnement : le nucléaire consomme de grandes quantités d’eau, il produit des déchets radioactifs. En bref, chaque fois que l’on produit de l’énergie, on a un impact sur la planète.

Logiquement, si on veut limiter les dégâts que l’on impose à notre écosystème, l’une des solutions, en plus de passer à des énergies plus propres comme les énergies renouvelables, est bien sûr de faire des économies d’énergie. L’énergie la plus écologique, c’est l’énergie que l’on ne consomme pas. Si chacun de nous réduisait significativement sa consommation, nous pourrions en produire moins et donc réduire la pollution globale, lutter contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air.

Économiser l’énergie pour sensibiliser et changer de modèle de société

Enfin, économiser l’énergie est aussi devenu un geste tout simplement citoyen, un geste éthique. Dans nos sociétés aujourd’hui, on fait peu attention aux ressources communes comme l’eau, l’air, la nature ou le patrimoine. L’énergie fait aussi partie de ces ressources que l’on se partage et que l’on consomme parfois sans compter. Plus on a besoin d’énergie, plus il faut construire : des lignes électriques, des systèmes pour stocker l’énergie, des forages pour trouver du pétrole. En plus des conséquences écologiques, tout cela a un impact économique : cela coûte cher à la société, et cela a des conséquences sur chacun d’entre nous.

Faire des économies d’énergie est une manière de sortir de ce système de surconsommation, pour aller vers des sociétés plus consciencieuses et plus à l’écoute de ces biens communs et de l’intérêt général. C’est aussi une manière de se sensibiliser et de sensibiliser les autres à être plus respectueux de ces ressources partagées. On commence par les économies d’énergie, et puis on continue à faire attention avec le gaspillage alimentaire ou la réduction des déchets. C’est un cercle vertueux, et c’est aussi un excellent modèle à donner à des enfants dans une famille. En résumé, économiser l’énergie est aussi un geste éthique.

Enfin, l’utilisation des ressources- Tous feux au vert
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